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Intégrer son ombre : la fin de la quête de perfection

  • olivierdubey
  • 1 mai 2023
  • 6 min de lecture

Texte original écrit en anglais. Traduction française disponible ci-dessous.

The spiritual path begins when you realize that the spiritual path is not about improving yourself but to accept yourself exactly as you are. The quest for perfection, getting better, getting enlightened is a huge waste of time and energy. You trying to better yourself is the exact cause of your low self esteem, because the driving force of this endeavour is not love but self-rejection. You don't need to be perfect and you will never be perfect. Ultimate courage is to accept your nastiest thoughts and habits. See them not as monsters, but as manifestations of a part of your human nature. We ALL have shiny parts and we ALL have what we perceive as flaws, shameful parts, weird kinks, desperate weaknesses. Learn to love these. That is the only way to self-love.

According to Jung, the shadow is not to be fought. When there is light, there is a shadow. The shadow is to be integrated, which simply means to be made conscious. That is the pathway to wholeness. The tibetan Buddhist monk and meditation teacher Mingyur Rinpoche puts it this way : Ultimately, happiness comes down to choosing between the discomfort of becoming aware of your mental afflictions and the discomfort of being ruled by them.

I'll give you a personal example : I have a shadow part that I call Gollum. It has the same seething voice, the same anger and selfishness and hatred. It freaked me out and for the longest time I desperately tried to burry it as deeply as possible. If it takes over, I thought, I truly am gonna go insane. But at one point I became tired of running. So damn tired. And one day I finally dared to allow it to express itself instead of kicking it in the face, trying to make it go away with artificial layers of "awareness", "compassion" or just pure repression. I let it take over me (not really, I was obviously still there, fully aware) in my safe space. I played him. Allowed its fears and all of its disgusting feelings to express themselves. Oh of course there were judgements. "I shouldn't feel this", "I'm so ashamed of myself", "I'm a horrible person". But these are just judgements and we are not bound by judgements. They are never objective. They were just feelings, they were not me. There is nothing wrong with feelings. These feelings were simply born from deep, archaic pain that was desperately trying to make itself listened to, felt and recognized, for the first time of my life. Hurting parts of myself that had been repressed for so damn long. It was crying for my attention and love and acceptance.

Allowing this was a huge victory for me : the fear subsided. Nothing bad had happened. I did not become crazy, or evil, or mean. In fact I saw that shadow part for exactly what it was. A fragile, hurt and desperate creature who just needed to be seen and accepted. And it even gave me a gift, because in apparent darkness, light always hides. Its power was its harmless anger, this healthy anger, this beautiful and essential life force that helps me set boundaries and finally defend myself instead of trying to please everyone except for myself. Later that day, I went for a walk and I made contact with that part. It was still Gollum, but it was full of joy! There was complicity and a sense of mutual trust. I had made a new friend. It was so surprising that I found myself laughing in the woods.

The path is long and the work is an endless ongoing endeavour, but my main teaching and realization after 10 years meditating to try and reach peaceful states, being a better person or enlightenment is utterly simple and I have heard it a thousand times, never really giving it attention: the first step to healing is to accept yourself exactly as you are. Good and bad. Give yourself this gift. It is a first, absolutely crucial step. It takes great courage to really, deeply accept that you have shitty parts, and that you will always have shitty parts. And you'll have to mourn your fantasy of being a perfect human being.




Le chemin vers l'amour de soi commence lorsque l'on réalise qu'il ne s'agit pas de s'améliorer, mais de s'accepter tel que l'on est. La quête de perfection, de l'amélioration de soi, d'effacer ses défauts est une tâche vouée à l'échec. En fait, essayer de gommer ses imperfections est précisément la cause de notre manque d'estime de soi, car la force motivant cette entreprise n'est pas l'amour, mais le rejet. Il n'y a aucunement besoin d'être parfait pour mériter l'amour, son amour, et bien heureusement, car l'imperfection fait partie de la nature de tout être humain, aussi éveillé et conscient soit-il. L'ultime courage consiste à pleinement accepter ses pensées, ses émotions et ses habitudes les plus indésirables. C'est le seul chemin vers l'amour de soi.


Selon Jung, l'ombre ne doit pas être combattue, mais intégrée, c'est-à-dire simplement conscientisée. C'est le chemin vers la plénitude et l'individuation. Mingyur Rinpoché, respecté moine bouddhiste tibétain l'exprime ainsi : le bonheur se résume à choisir entre l'inconfort de prendre conscience de ses afflictions mentales et l'inconfort d'être gouverné par elles.


Je vais vous faire part d'un exemple personnellement vécu : j'ai une part d'ombre que j'appelle Gollum. Elle a la même voix sifflante, la même colère, le même égoïsme et la même haine. Je n'ai tellement pas envie de la voir et de l'entendre, elle me fait tellement honte que pendant longtemps, j'ai désespérément tenté de l'enfouir le plus profondément possible. Si elle prend le dessus, me disais-je, je vais vraiment devenir fou. Mais un jour, j'étais fatigué de courir. Tellement fatigué. J'ai finalement osé lui permettre de s'exprimer au lieu de le réprimer, de lui donner un coup de pied au cul, d'essayer de le faire disparaître avec des couches superficielles de prétendue compassion. Je l'ai laissé s'emparer de moi (pas vraiment, j'étais évidemment toujours là, pleinement conscient) dans mon espace de sécurité. J'ai incarné Gollum. J'ai laissé s'exprimer tous ses sentiments tellement indésirables. Oh bien sûr, il y avait des jugements. "Mais qu'est-ce que je fous, la honte", "Alors là, c'est clair, je ne mérite pas d'être aimé" ou encore "Moi, contenir tout ça? Jamais!". Mais ce n'étaient là que des jugements et nous n'avons pas à nous soumettre à nos propres jugements. Ils ne sont jamais objectifs. Ce n'étaient que des sentiments, ce n'était pas moi. Il n'y a rien de mal à avoir des sentiments. Ils étaient simplement nés d'une douleur profonde et archaïque qui essayait désespérément de se faire écouter, sentir et reconnaître pour la première fois. Des parties blessées de moi-même qui avaient été refoulées pendant si longtemps. Elles réclamaient simplement mon attention, d'être entendues, ressenties.


Me permettre cela a été une grande victoire. D'une part, la peur de mon Gollum intérieur s'était apaisé. Il ne s'était rien passé de grave. Je n'étais pas devenu fou, mauvais, psychopathe. J'avais juste vu cette part d'ombre pour ce qu'elle était : une créature fragile, blessée et désespérée qui avait pour seul besoin d'être vue et acceptée. Elle m'avait même fait un cadeau, car dans l'obscurité apparente se cache toujours une lumière insoupçonnée. Son pouvoir était sa colère inoffensive, cette saine colère, cette magnifique et essentielle force de vie qui me permet de rester centrer sur mes besoins au lieu d'essayer encore et toujours de plaire à tout le monde au prix de mon propre respect. Plus tard dans la journée, je suis allé me promener et j'ai repris contact avec cette partie. C'était toujours Gollum, mais Gollum était transformé. Il était rempli de joie et de légèreté ! Il y avait une complicité entre nous, un sentiment de confiance mutuelle. Je m'étais fait un nouveau pote. C'était tellement surprenant que je me suis marré, tout seul dans les bois.


Le chemin de l'acceptation de soi est un long travail, un effort continu et sans fin, mais aujourd'hui, je peux sans l'ombre d'un doute affirmer que mon principal enseignement et ma principale réalisation après dix ans de méditation et diverses pratiques de développement personnel visant à atteindre la paix intérieure, de devenir une meilleure personne, de m'éveiller, est d'une simplicité absolue. Je l'ai entendu des milliers de fois sans jamais vraiment le comprendre ou même y prêter véritablement attention : le premier pas vers la guérison est de s'accepter exactement tel que l'on est. Le bon comme le moins bon. Faites-vous ce cadeau. C'est une première étape absolument essentielle. Il faut beaucoup de courage pour accepter vraiment, profondément, que l'on a des parties assez peu glorieuses, et que l'on en aura toujours. Et surtout, il nous faudra faire le deuil du fantasme de devenir un être humain parfait.

 
 
 

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